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Un secret de femme – Le Nüshu ou la calligraphie chinoise de Liu Dong Mei

Les Nüshu ( 女書 ) de Liu Dong Mei, la calligraphie d’une artiste franco-chinoise à Chengdu jusqu’en mars 2016

Cette année, France Chine International a présenté les oeuvres de trois artistes bretons de Rennes en Chine.
Ils exposent leurs travaux de calligraphie chinoise, de photographie et d’art numérique à l’école des Beaux-Arts de Chengdu depuis Janvier dernier. Cette exposition se poursuit jusqu’à fin mars 2016.

Une de ces artistes :
Liu Dong Mei :  une calligraphie chinoise pas tout à fait comme les autres

En Chine, les femmes ont inventé le «Nüshu»  ‬pour échanger leurs petits secrets dans une écriture par elles seules maîtrisée. En 2002, Zhōu Shuòyí, le premier homme à avoir appris le Nüshu a publié un dictionnaire de mille huit cents caractères Nüshu, incluant de très nombreuses variantes. L’apprentissage du Nüshu connait un certain renouveau. En avril 2004, une exposition s’est tenue à Pékin. Elle montrait des écrits ainsi que des mouchoirs, tabliers, écharpes et autres objets décorés avec des calligraphies en Nüshu.

Les Nü Shu – Oeuvres calligraphiques de Liu Dong Mei – Chengdu – exposition de Janvier à Mars 2016

Un aperçu sur la calligraphie chinoise

La calligraphie chinoise fait l’admiration des Occidentaux mais elle demeure pour un grand nombre d’entre-eux mystérieuse et inaccessible. En Chine, elle est considérée comme un art majeur, l’élément fondamental qui régit les autres disciplines artistiques. Les chinois utilisent le terme Shu Fa, de Shu, « écrire », et de Fa, « art de faire », soit « art de tracer » ou « art de réaliser le tracé ». Les caractères permettent non seulement d’exprimer une pensée, mais aussi de rendre une beauté visuelle à l’expression de la pensée. Les œuvres calligraphiques chinoises superposent le plus souvent la peinture, l’écriture d’un texte principal, d’une inscription mise en exergue (ti kuan), et d’un sceau (yin zhang). L’exergue indique normalement le nom de l’auteur et le titre du texte d’où est tiré le texte principal.

Les œuvres calligraphiques chinoises superposent très souvent la peinture, l’écriture et un sceau. Oeuvre calligraphique du XXe siècle.

Un mythe fondateur

Trois personnages, selon la légende, seraient à l’origine de la naissance de l’écriture chinoise

Fu Xi, le premier roi, l’empereur Sheng Nong, le divin laboureur et Qin Shi Huangdi, l’empereur jaune. Fu Xi aurait inventé les trigrammes divinatoires, il aurait développé huit combinaisons, représentant, le ciel, la terre, le tonnerre, le vent, l’eau, le feu, les montagnes et les rivières. Le système s’est complexifié par la suite avec l’établissement de soixante-quatre combinaisons. Le traité de Yi King est consacré à l’analyse et à la compréhension des trigrammes.
Sheng Nong, l’empereur, aurait été à l’initiative des cordelettes. Un événement important était notifié par un nœud de grande taille quand un événement mineur n’obtenait qu’un petit nœud. Cette pratique d’enregistrement d’un événement qui permet de sceller un contrat n’est pas sans rappeler celle des Incas, avec les quipus.

Mais c’est seulement avec Qin Shi Huangdi, IIIe  millénaire avant notre ère et son ministre Ts’ang Kie, que l’écriture aurait été réellement inventée.

La magie des signes : un rapport privilégié avec la nature

La tradition nous indique qu’après avoir étudié les corps célestes et les phénomènes naturels dans son environnement, notamment les empreintes laissées par les pattes des oiseaux et animaux sauvages, Ts’ang Kie aurait créé l’écriture chinoise. Les caractères simples élémentaires, « Wen », ont été associés à certains sons et ainsi les signes composés nommés « Zi », expriment les combinaisons. Plus tard, on appela « Shu » les signes tracés sur soie ou sur des lamelles de bambou. On assiste alors à la systématisation de l’écriture en mettant l’accent sur le rapport privilégié que celle-ci entretient avec la nature, l’eau, le feu, le bois, au niveau de chaque tracé, et qui s’inspirent des mouvements de la nature (eau en cascade, vol d’oiseau, vent dans les arbres…). Dans l’approche chinoise, les caractères ne sont donc pas l’expression d’entités arbitraires, mais la représentation de phénomènes naturels. Les os et les fragments d’écailles ont fait l’objet de déchiffrement et à la fin du XXe siècle, les archéologues ont été en mesure de mettre au jour et d’étudier plus de cent mille oracles. Il a été possible de répertorier plus de 2000 caractères, sensiblement les mêmes que ceux en usage actuellement.

L’ écriture chinoise une longue histoire de styles, de techniques, d’influences de lettrés et de modernité…

« Li Shu », «Cao Shu», «Xing Shu», «Kai Shu», écriture des scribes, la cursive, la courante, la régulière… Des styles qui se diversifient au cours des siècles. Prochainement, nous vous ferons part de ces styles, de la diversité de la calligraphie chinoise et de quelques personnalités marquantes.

Contributeur, Intégration et SEO : Evelyne Ollivier-Lorphelin
Photos à la une et photo d’une oeuvre du XXe siècle : Montage de plusieurs extraits de calligraphies chinoises, musée des beaux-arts de Shanghai, septembre 2008
Photo de l’exposition de Chengdu 2016 : Liu Dong Mei- Janvier 2016
Rédacteur en chef : Evelyne Ollivier-Lorphelin
Directeur de la publication : Yannick Morin, Président de France Chine International

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